Energies renouvelables
La production d'énergies renouvelables est une priorité nationale. Zoom sur le marché de l’éolien, du photovoltaïque et de l’hydrogène bas carbone.
Des filières prioritaires pour la France
Les énergies renouvelables sont la 3ème source d’énergie primaire en France avec une part de 15,4 % dans le mix énergétique en 2023.
La production primaire d’énergies renouvelables a quasiment doublé depuis 2005, en raison du fort développement de l’éolien, du photovoltaïque, des pompes à chaleur et du biogaz. Ces quatre filières, qui ne représentaient que 3 % de la production primaire d’énergies renouvelables en France en 2005, en représentent 40 % en 2023.
Elle a augmenté de 10,8% en 2023 par rapport à 2022 et représente 25% de la production primaire totale d’énergie. Par ailleurs, le pays est classé comme le deuxième pays européen le plus innovant en matière d'énergie bas-carbone. (Source : Ademe)
Le secteur en chiffres
- 50,5 TWh : production d’électricité éolienne en 2023 (+ 35 % par rapport à 2022), dont 1,9 TWh en mer. 23,5 GW de puissance raccordée en 2023, dont 1,5 GW en mer. 9 500+ éoliennes réparties sur plus de 2 391 parcs (dont 3 en mer) fin 2023.
La France est le 4ème pays producteur d’électricité d’origine éolienne en Europe (10%+ de la production européenne). - 22,7 TWh : production d’électricité solaire photovoltaïque en 2023 (+ 19,2% par rapport à 2022). 20 GW de puissance raccordée en 2023. 891 761+ installations en 2023. (Source : SDES)
- 30 MW de capacité de production d’hydrogène bas carbone en 2023. Près de 9 milliards d’euros investis dans le cadre de la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné. (NB : 7 milliards d’euros en 2020, puis 1,9 milliard d’euros dans le cadre de France 2030)
Les ambitions de la France
L’objectif est d’atteindre 40 % d'énergies renouvelables dans le mix énergétique français d’ici 2030. Pour cela, l’ensemble des énergies vertes vont voir leur production augmenter. Ainsi, la capacité de l'éolien va être multipliée par deux pour le terrestre et par huit pour l’éolien en mer d’ici à 2035.
Dans le domaine de l'énergie solaire, la puissance installée sera triplée d’ici 2030 et devrait atteindre 60 GW (19,4 GW en 2023) . L’objectif étant d’arriver à une capacité installée supérieure à 100 gigawatts d’ici à 2050. (Source : Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
La Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour 2025 sont en cours de préparation. Ces documents de planification qui doivent permettre à la France d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 sont révisés tous les 5 ans.
Concernant l’hydrogène bas carbone, la France ambitionne d’avoir une capacité de production installée de 6,5 GW en 2030. Ce sera notamment rendu possible par le développement de 7 “bassins Hydrogène” dans tout le pays afin de permettre la mutualisation de la production et des synergies entre industriels pour les infrastructures de transport et stockage.
Les atouts de la France
Un investissement massif dans la R&D
Les investissements publics français dans la R&D en énergie atteignent 2 018 M€ en 2022, en nette hausse pour la troisième année consécutive. En euros constants, l’augmentation des fonds consacrés est de 41% par rapport à 2019 et de 14% comparativement à 2021. Les moyens alloués aux activités de R&D concernant les nouvelles technologies de l’énergie en font le premier pôle d’investissement devant la R&D nucléaire. (Source : Les investissements publics dans la R&D en énergie en 2022 (Avril 2024) - Ministère de la Transition écologique)
Une électricité décarbonée et abordable
Grâce à sa filière nucléaire, la France possède l'un des mix énergétiques les moins carbonés au monde. Elle se classe au 2ème rang européen pour la production d'électricité la plus décarbonée. Elle peut garantir un approvisionnement stable à un coût compétitif à travers des contrats à long terme pour les industriels ayant un statut électro-intensif.
Un soutien public fort pour favoriser l’offre et stimuler la demande en matière d’énergies renouvelables
En 2023, la France a intensifié ses actions de soutien pour favoriser l’offre et stimuler la demande en matière d’énergies renouvelables :
- La loi d'accélération de la production d'énergies renouvelables du 10 mars 2023 a permis de simplifier les procédures et d'accélérer l'approbation des projets solaires et éoliens.
- La loi relative à l’industrie verte du 23 octobre 2023 a permis de faciliter l'implantation industrielle et d'intégrer des critères environnementaux dans les marchés publics. La France a adopté plusieurs nouvelles mesures réglementaires pour faciliter les procédures liées au foncier, aux autorisations et au raccordement électrique de projets stratégiques, y compris ceux intégrant de l'hydrogène.
- En avril 2024, le pacte solaire a été initié par le gouvernement pour soutenir le développement du photovoltaïque français par la mobilisation de sa commande publique avec le renforcement des critères carbone ainsi que l’engagement des développeurs d’EnR à recourir à davantage de panneaux français et des engagements pour l'agrivoltaïsme et les petites installations. L’objectif est de bâtir une filière industrielle française photovoltaïque pérenne.
Des mesures supplémentaires sont prévues dans le cadre du Net Zero Industry Act européen.
Focus sur l'éolien
Sur le plan industriel, la France est une pièce maîtresse de l'industrie éolienne en Europe avec 4 des 12 unités européennes de production de pales et de nacelles d'éoliennes en mer. Elle compte de nombreuses PME, ETI et start-up sur toute la chaîne de valeur. Avec 3 500 km de côtes, la France métropolitaine dispose du 2ème plus grand potentiel éolien offshore d’Europe.
Focus sur le photovoltaïque
La France compte de nombreuses entreprises sur toute la chaîne de valeur et des centres de R&D dynamiques comme l’Institut photovoltaïque d’Île-de-France et l’Institut national de l'énergie solaire.
Focus sur l’hydrogène
Grâce à son électricité bas-carbone compétitive, issue de son parc nucléaire, la France est en mesure d'accueillir des projets de production d'hydrogène dans un délai court, sans avoir besoin de mettre en place de nouvelles capacités de production d'énergies renouvelables.
La France possède un écosystème dynamique qui compte plus de 400 acteurs de tous types (organismes publics, clusters, centres de R&D, entreprises privées de toutes tailles) sur toute la chaine de valeur. L’association France Hydrogène rassemble ces acteurs et soutient le secteur au plus près des différentes régions de France, grâce à ses 12 délégations locales.
Ils ont choisi la France
- L’italien Iveco Group a engagé 115 millions d’euros d’investissement en France en 2023 pour pérenniser sa présence sur le territoire français, notamment en concevant et industrialisant des autobus électriques à batterie et à hydrogène (marques IVECO BUS et HEULIEZ) et en développant un moteur thermique fonctionnant à l’hydrogène (FPT Industrial) à Bourbon-Lancy en Bourgogne-Franche-Comté. La France est le deuxième pays d’implantation d’Iveco Group avec ses 4 sites de production et 4 centres de R&D.
- Le groupe irlandais Amarenco, producteur indépendant d'énergie photovoltaïque, est fortement actif en France, ayant investi dans près de 2 000 projets d'infrastructures. L'entreprise finalise la construction d’un projet de stockage par batterie d’envergure européenne et a raccordé la première centrale solaire hybride semi-terrestre semi-flottante située dans le Lot-et-Garonne (région Aquitaine). À ce jour, Amarenco s'impose comme l'un des plus grands fournisseurs de batteries de stockage d'énergie en Europe.
- L’entreprise allemande Connected Wind Services est un des leaders de prestations de service de maintenance sur le marché européen. En raison de la croissance rapide de ses activités en France, avec notamment l'acquisition de contrats de maintenance des parcs éoliens dans la région Grand Est, Connected Wind Services a décidé en 2023 de créer une nouvelle antenne dans la Marne à Châlons-en-Champagne (région Grand Est). Avec cette implantation, l'entreprise participe activement au renforcement de la production des énergies renouvelables en Grand Est pour atteindre l’objectif de devenir une région bas carbone et à énergie positive d’ici 2050.