Royaume-Uni
Dans ce contexte pandémique, les producteurs britanniques se sont battus corps et âme pour relever les nombreux défis auxquels ils ont été confrontés.
La pénurie de main d’œuvre a été résolue par le lancement le 11 mai d’un nouveau site internet par la British Apple and Pear Limited (BAPL), visant à préserver la production locale en appelant les Britanniques à participer à la cueillette pour sauver les producteurs. Malgré les difficultés, ce nouveau portail a porté ses fruits et a permis d’allouer la quasi-totalité des postes de cueilleurs au niveau national.
Le défi a donc été relevé, et les pommes britanniques sont maintenant disponibles. Les aléas climatiques n’ont pas non plus épargné les producteurs, sur la seconde partie de l’été, et les volumes estimés sont donc similaires à ceux de l’an passé, soit 207 000 tonnes pour la pomme dessert (hors pomme à cuisiner qui représente elle aussi des volumes similaires à l’an passé).
Mauvaise nouvelle en revanche pour la filière, la hausse des coûts de production ne sera pas totalement transférée au consommateur par les enseignes de la grande distribution. En effet, celles-ci se préparent à la récession et continuent à se livrer une guerre des prix implacable. Conséquence, la profitabilité est en chute libre pour les producteurs, ce malgré leurs nombreux efforts. Ce phénomène constitue une menace réelle sur les investissements à long terme dans la production.
Pays-Bas
Aux Pays-Bas, la récolte de la poire Conférence s’est achevée début septembre. Les volumes ont été conformes aux prévisions. Beaucoup de poires sont de grand calibre, surtout pour les lots récoltés en semaine 36.
La production européenne de pommes Elstar est estimée à 312 000 tonnes, soit 51 000 tonnes de moins que l'année dernière. Cela est dû à une production nettement inférieure aux Pays-Bas et en Allemagne. La récolte Elstar estimée dans l'UE est la deuxième plus faible de la dernière décennie. La production estimée aux Pays-Bas, à 90 000 tonnes, est même la plus basse de ces dix dernières années.
Aux Pays-Bas, la poire a dépassé la pomme. De plus en plus d’arboriculteurs néerlandais troquent leurs pommiers contre des poiriers. La raison est simple, selon le fruiticulteur Jan van Maaswaal qui possède un verger de pommes et de poires près d'Utrecht. "Les producteurs suivent le marché et la concurrence est plus forte pour les pommes en raison de la production de l'Europe de l'Est. Pour les poires, c'est une toute autre histoire ; le Bénélux est la région idéale pour la culture des poires Conférence. D'autant plus que la frontière se déplace de plus en plus vers le Nord, ce qui fait que des pays comme l'Italie cultivent de moins en moins de poires".
Allemagne
La récolte allemande de pommes 2020 est estimée à 971 000 tonnes, celle de poires à 40 523 tonnes. Elstar et Braeburn représentent près du 1/3 des volumes récoltés.
Le 9 novembre 2020, la nouvelle variété "Fräulein" a été mise sur le marché. Pour la saison en cours, seules 180 tonnes environ sont disponibles à la vente. L'année prochaine, les volumes disponibles devraient atteindre 3000 tonnes. Cette pomme est produite dans toutes les régions de culture allemandes, avec aujourd’hui environ un million d'arbres.
En matière de tendances de consommation, les fruits allemands sont privilégiés par le consommateur. Les indications telles que "produit régional" ou "pommes de Rhénanie" sont appréciées.
Par ailleurs, en raison de la fermeture du secteur RHD, les consommateurs allemands recherchent des « produits plaisir », d’où un potentiel accru pour les variétés club, les conditionnements originaux et, d'une manière générale, pour des produits de qualité supérieure.