L’agriculture est un pilier de l’économie allemande qui la place au second rang, juste après la France, en termes de production agricole dans l’Union Européenne. Sur les 1,6 M ha de SAU, 11,7 M ha sont des terres arables et 4,7 M ha des prairies permanentes. En 2020, l’Allemagne comptait 263 500 exploitations agricoles et le changement structurel suit son cours, le nombre d’exploitations étant à la baisse.

1. Le leader européen du machinisme agricole

2. Digitalisation de l’agriculture allemande : des opportunités à saisir

3. Positionnement et débouchés pour l’offre française

Le leader européen du machinisme agricole

Ce secteur se compose d’une part de grands groupes présents à l’international (Claas, Bosch, Amazone) ainsi que de PME familiales (Strautmann, Horsch). Ces derniers sont bien organisés dans de différents clusters et centres de compétences disposant de département R&D. A cela s’ajoute la présence d’autres acteurs étrangers connus et reconnus tels que John Deere, Fendt ou Deutz-Fahr.

La concurrence locale de fabricants de machines et équipements agricoles est très importante. Malgré la crise et les arrêts temporaires de la production, les fabricants allemands ont produit en 2020 pour 9 Mrd EUR de machines agricoles, soit une progression de 5 % par rapport à 2019, ce qui représente un niveau historiquement haut. Une part importante est destinée à l’exportation.

La croissance devrait rester importante en 2021 malgré le contexte du Covid-19 où l’impact sur le secteur du machinisme agricole en Allemagne devrait être limité. Outre les moyens considérables déployés par l’Etat allemand, et le prix élevé des céréales, le secteur agricole est considéré comme stratégique et les investissements continuent.

Digitalisation de l’agriculture allemande : des opportunités à saisir

La digitalisation de l’agriculture allemande va bon train où 79% des agriculteurs allemands se déclarent prêts à utiliser ces technologies innovantes. « Il y a un vrai programme de digitalisation porté par le Ministère de l’Agriculture allemand, qui cofinance avec les Länder des projets de modernisation prévus dans le cadre du plan de relance »[1], selon Mathias Ginet, conseiller aux affaires agricoles à Berlin.

Près de 12 millions d’euros ont notamment été débloqués pour Agri-Gaïa, un projet de standardisation des référentiels de données agricoles destinés à assurer la compétitivité des entreprises allemandes (en France le programme équivalent, Agdatahub, réunit 3,2 millions d’euros). Une opportunité pour les entreprises françaises dont les compétences et services sont largement mis à profit sur ces sujets (surtout en matière de réseaux télécom, encore sous-investis par les industriels allemands). Sur le sujet des réseaux télécoms, il est d’ailleurs intéressant de souligner que des aides ont été débloquées pour désenclaver numériquement certains territoires dits « zones blanches », qui restent assez nombreux dans l’Allemagne rurale.

Le gouvernement marque d’autant plus son intérêt sur la question du numérique et de la digitalisation agricole avec la mise en place d’une commission d’enquête sur l’avenir de l’agriculture.  Elle été nommée par le gouvernement fédéral à l’été dernier. Son rapport, rendu début juillet 2021, met en lumière l’intérêt d’une transformation numérique. Ses recommandations et lignes directrices visent à faire évoluer le système agricole allemand sur le long terme afin que celui-ci associe protection de l’environnement et du climat à la sécurité alimentaire et au maintien d’une agriculture viable du point de vue économique. Ces dernières sont saluées par la ministre fédérale de l’Alimentation et de l’Agriculture, Julia Klöckner, et l’association représentative de l’ensemble des acteurs du numérique en Allemagne, Bitkom.

L’association estime par ailleurs que la numérisation de l’agriculture allemande peut apporter durabilité et transparence au secteur agricole. Ces deux autres enjeux majeurs sont poussés par les consommateurs et distributeurs, soucieux notamment du bienêtre animal ou encore des conditions de production.

Cette numérisation est aussi perçue comme une chance par 73 % des exploitations agricoles allemandes, selon une étude menée conjointement avec la fédération Bauernverband et la banque Rentenbank au printemps 2020.[2]  

Concernant le bien-être animal, « la question de l’amélioration des équipements et des bâtiments dans les élevages porcins et laitiers est au cœur des enjeux, et le gouvernement allemand, ainsi que les Länder, s’en sont saisis en initiant des programmes de transformation », signale Christian Hamm, chef de pôle Agrotech zone rhénane pour Business France.[3]

Positionnement et débouchés pour l’offre française

En 2020, l’Allemagne a importé du matériel, équipement agricole et intrants pour une valeur de 7,3 Mds EUR soit une baisse de -0,2 % par rapport à 2019.  La France se place en première position en tant que fournisseur de l’Allemagne en agroéquipement, avec une part de marché de 15,5 %. Pour les cultures végétales, 57 % de ces importations sont constituées d’intrants, 23,3 % de machines et parties de machines pour l’agriculture et 19 % de tracteurs.

Afin d’allier rentabilité des exploitations et une production plus durable et résiliente, les opérateurs de la filière sont à la recherche permanente de nouvelles solutions techniques et technologiques.

Les objectifs s’articulent désormais autour des axes suivants : réduction et remplacement de pesticides par des solutions naturelles ou mécaniques, haute précision dans le travail et traitement du sol selon les parcelles, connexion et interaction des équipements utilisés, automatisation et robotisation des équipements à l’aide d’analyse d’images en temps réel (via drones ou capteurs).

Sur le thème de la digitalisation, les axes porteurs sont les suivants : facilitation du travail des acteurs grâce à la digitalisation ; de nombreux process peuvent être digitalisés (achats/ ventes, management de l’exploitation, relation avec techniciens/ prescripteurs).

 

La France est précurseur avec son offre de solutions AgTech répondant à ces besoins. Les opérateurs allemands sont ouverts aux propositions de leurs voisins français pour implémenter de nouvelles solutions, sous condition que le rapport qualité-prix soit adapté.

En novembre dernier, l’équipe Business France Allemagne a accompagné plusieurs entreprises françaises spécialisées sur les produits innovants dans le secteur de l’élevage dans leur exploration du marché allemand. « Il y a déjà beaucoup d’acteurs dans l’Agtech allemande mais il reste de la place pour des innovations de rupture : le tissu de start-up française intéresse les allemands, surtout sur les questions de diminution des intrants ou dans le monitoring météo et la robotisation », confirme Christian Hamm.

Un des moyens de se faire une place sera également d’établir une coopération avec l’un des grands donneurs d’ordre industriels du marché, comme l’a fait Thalès avec Claas en 2019. Les partenariats avec les universités et centre de recherches locaux offrent aussi une porte d’entrée pour s’implanter sur ce marché.

 

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Sources