L’Inde répond aujourd’hui au principe du Jugaad - la possibilité de créer, d’innover - par des avancées à grande vitesse, et surprend aussi bien par sa croissance phénoménale que par sa versatilité.
Ce pays-continent semble en effet résister à toutes les tempêtes, et ce malgré la crise sociale et économique mondiale provoquée en 2020 par le développement de la Covid-19 à laquelle l’Inde n’a pas échappé.
Avec une estimation de croissance du PIB à 11,5 % pour l’année fiscale 2021-22 selon le FMI, voire davantage pour l’OCDE, plaçant le pays à la première place mondiale, l’Inde défie les prédictions, comme l’illustre le développement exponentiel de son marché de consommation : l’accroissement de sa classe moyenne, de son nombre de femmes actives, de son urbanisation, de sa population jeune (72 % de la population a moins de 30 ans) et de sa connectivité (2e base mondiale d’abonnés mobiles) ouvrent de larges perspectives, renforcées par la crise de la Covid-19 qui aura considérablement boosté le commerce en ligne et les investissements internationaux dans ce domaine.
En soutien à l’économie et à la population, le Premier ministre Narendra Modi et son gouvernement ont déployé une série de mesures de relance et de nouvelles lois : programmes de protection sociale pour les populations les plus touchées, incitations diverses pour les PME, renforcement des infrastructures, renforcement des politiques de productions locales (« make in India ») ou encore de résilience ou d’autosuffisance industrielles, mais aussi de réduction de la dépendance du pays vis-à-vis de la Chine pouvant créer de nouvelles opportunité pour les entreprises françaises.
En parallèle de ces mesures, d’autres programmes ont été déployés : la libéralisation et la privatisation du secteur agricole pour faire de l’Inde une puissance agro-industrielle et non plus seulement agricole, le développement et la modernisation des infrastructures urbaines et ferroviaires, ou encore la mise en place d’un réseau 5G prévue pour la fin 2021, sans technologie chinoise.
Autant de secteurs prioritaires (infrastructures, environnement, tech, IAA, équipements industriels 4.0), en sus des biens de consommation (cosmétiques, mode), sur lesquels les entreprises françaises ont les moyens de se positionner, à l’image des plus de 650 filiales françaises déjà implantées avec succès en Inde.
Attractif, le pays l’est devenu et a gagné 67 rangs en 2020, en se classant 63e sur 190 dans le rapport Doing Business 2020 publié par la Banque Mondiale (indice de facilité de faire des affaires). Pour autant, les entreprises françaises devront se démarquer par le caractère singulier de leur offre, pour s’adapter à un marché versatile, protecteur, mais aux volumes gargantuesques.