L’impact de la crise sanitaire pour les filières végétales de nos voisins et partenaires européens s’est révélé être à peu de chose près le même que dans l’Hexagone.
A l’inverse d’autres secteurs économiques, le secteur alimentaire a tiré son épingle du jeu dès le mois de mars. La consommation de fruits et légumes a largement augmenté, tirée par les agrumes, les pommes, poires et pommes de terre, avec des volumes d’achats au détail en hausse pouvant atteindre +40 à 50% versus 2019.
A contrario, pour les produits dépendants du canal RHD tels que certains fruits et légumes primeurs (asperges, fraises, jeunes pousses), le bilan est lourd : faute de demande et de main d’œuvre, ces filières accusent de lourdes pertes nettes de volumes commercialisés, conjuguées à des prix en berne. En Espagne par exemple, la production de fraises a été majoritairement orientée vers l’industrie, avec pour conséquence des prévisions de baisse des surfaces plantées pour 2021. De la même manière en Belgique, la saison aura été difficile notamment pour les producteurs d’asperges qui ont cruellement manqué de main d’œuvre et connu des pertes conséquentes.
La campagne fruits à noyau a démarré il y a quelques semaines dans les pays producteurs européens dans un climat d’incertitudes, en raison notamment des mauvaises conditions climatiques et de l’expectative quant à la disponibilité suffisante de main d'œuvre qualifiée pour les récoltes.
De manière générale, cette crise a entraîné une flambée des prix des fruits et légumes frais dans les pays producteurs comme importateurs. En Allemagne, pour ne citer que ce marché, les prix des fruits et légumes frais ont atteint des niveaux records et la consommation de produits biologiques a connu une hausse sans précédent.
Le paysage logistique en ressort durablement transformé avec des réseaux d’approvisionnement et de distribution diversifiés, une collaboration accrue entre les différents acteurs de la filière, des investissements technologiques importants, etc.
Enfin, pour terminer, le Brexit demeure un défi essentiel pour nos futurs échanges intra-communautaires. Par ailleurs, la reconquête des parts de marchés françaises sur l’Europe doit redevenir un enjeu pour notre filière française.