Les plus grosses unités sont peu nombreuses, et dotées d’équipements modernes. Une singularité de l’Ethiopie : les terres restent propriété de l’Etat. A noter qu’en Ethiopie, 90% des terres sont exploitées par de petits paysans. Il convient d’insister sur le fait que la défense des petits producteurs est une constante de la politique agricole éthiopienne.

  • 14,7 millions d’exploitations (CSA 2012) dont 60% exploitent moins de 1 ha et 1% plus de 4 ha
  • Peu d’intrants et faiblement, voire non mécanisée
  • Agriculture de subsistance dominante
  • Vulnérabilité aux aléas climatiques

Des perspectives pour les intrants agricoles

Par conséquent, la demande est très importante pour les intrants agricoles, tels que les engrais, les pesticides de qualité ou les stimulateurs de croissance, que ce soit pour les petits agriculteurs ou les grandes exploitations (cultures de l’export, à savoir légumes, oléagineux, graines, fourrages, plantes, floriculture) qui bénéficient tous deux, pour différentes raisons, d’un soutien de l’Etat éthiopien. En effet, la consommation d’intrants agricoles en Ethiopie est relativement faible (18,5 kg/ha en Ethiopie contre 15 kg/ha en Afrique et une moyenne de 138 kg/ha dans le monde en 2015), faisant de son agriculture l’une des moins productives au monde. Par ailleurs, l'érosion et la dégradation des sols sont les principales causes qui réduisent la productivité des cultures dans le pays, sans qu’il n’y ait, pour le moment, de véritables solutions viables à termes pour les cultivateurs.

 

Plusieurs acteurs clés travaillent en collaboration avec le gouvernement éthiopien

Parmis ceux-ci: l’Agricultural and Transformation Agency – ATA (entité gouvernementale rattachée au Ministère de l’Agriculture éthiopien), l'USAID, la FAO, l’Africa Soil Information Service (AfSIS) ou encore l’UNDP. Leur objectif est d’apporter des solutions modernes au secteur. Le gouvernement éthiopien souhaite en effet miser sur les nouvelles technologies pour améliorer la productivité de son secteur agricole.

De plus, des instituts de recherche éthiopiens comme l’Ethiopian Institute of Agricultural Research – EIAR (qui a plusieurs laboratoires et 17 centres de recherche), l’Ethiopian Developement Research Institute – EDRI, l’Oromia Agricultural Research Institute, l’Amhara Agricultural Research Institute - ARARI (instituts de recherches régionaux pour les deux derniers cités – chaque région éthiopienne a son propre institut de recherche) ou encore des universités (Mekelle University, Hawassa University et Haramaya University principalement) travaillent ou ont émis un intérêt à l’idée de travailler avec des chercheurs pour développer des partenariats technologies sur place.

Dans le secteur privé, l’Ethiopian Agricultural Business Corporation (EABC) pour les fédérations d’entreprises, les sociétés privées étrangères (Pioneer HI-Bred Seeds Ethiopia plc, le groupe marocain de fertilisants OCP, Bayer Crop Science Ethiopia plc) et locales (EGAA Agricultural Input Suppliers PLC, qui travaille également avec avec USAID et ATA ou encore GAWT International Business P.L.C par exemple) ont également lancés des projets de production d’intrants (fertilisants pour OCP) ou des travaux de recherche dans le domaine.  Dans les nouvelles technologies, iCog Labs, l’un des pionniers de la Shebab Valley, étudie le secteur agricole avec attention.

Selon l’Africa Soil Information Service (AfSIS), en 2016 :

  • Avec le soutien du gouvernement éthiopien et en collaboration avec la Banque mondiale (et d’autres bailleurs de fonds), les dépenses de recherche agricole ont progressé de 60 % entre 2011 et 2016.
  • Ces niveaux d’investissement du pays en matière de productivité agricole et de recherche sont encore faibles comparés à d’autres pays africains avec une situation similaire. Il y a donc une marge de progression qui reste importante.
  • Pour renforcer son système de recherche agricole, le gouvernement a mis en place une stratégie de réforme des « systèmes nationaux de recherche agricole » et a mis en place l’Ethiopian Agricultural Research Council (ce dernier élabore une feuille de route pour le développement des SNRA)

Une agriculture en pleine mutation : plusieurs programmes mis en place

 

Plusieurs programmes ont été mis en place à travers le pays par le biais d’ATA. Ces derniers, incontournables en Ethiopie quand il s’agit des politiques de transformation agricole, visent à transformer l’agriculture via l’introduction de technologies innovantes ayant un impact sur la production et la productivité, en priorité pour les cultures d’export. Des exemples de projets :

  • 15 projets qui visent l’amélioration, de manière rapide, de la production et la productivité des cultures et de l’élevage de façon générale
  • Projet d’amélioration de productivité du Teff (céréale éthiopien)
  • Projet sur la santé et la fertilité des sols (Soil Health & Fertiliy Project), visant à cartographier les sols éthiopiens et mettre en place un système d’informations des sols à destination des cultivateurs à petite échelle – visant à la résolution des problèmes liés à la fertilité des sols agricoles
  • Farm Service Centers (FSCs) – ce projet vise à améliorer l’approvisionnement, la distribution et l’utilisation des intrants, ainsi qu’à aider les agriculteurs à accroître leur production et leur productivité. 20 centres dans différentes régions sont ciblés. Jusqu’à présent, sept centres sont opérationnels (régions Oromia et Tigré), en collaboration avec USAID
  • Projet EthioSIS (Ethiopian Soil Information System) – mis en place par ATA en 2012. Ce projet rassemble et analyse des échantillons de sol provenant de 18 000 kebeles (régions) rurales agricoles, ce qui permet l’élaboration des cartes de fertilité des sols et des recommandations sur les engrais aux agriculteurs pour chaque région.
  • Les cartes de fertilité des sols + les recommandations en cours d’achèvement, seront publiées dans les 6 prochains mois.
  • Travaille également sur la mise en place de 5 laboratoires régionaux d’analyse des sols
  • Le groupe OCP est en train de construire une usine de fertilisants à Dire Dawa – un projet de 3,7 Mds USD – objectif : produire, d’ici 2022, 2,5 millions de tonnes par an d’engrais.

 

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