Les marques de luxe s’insurgent contre la suppression des ventes en détaxe
Des grandes marques de luxe, dont Gucci et Hugo Boss, ont adressé une lettre ouverte à Rishi Sunak, le chancelier de l’Echiquier, le prévenant que la décision de mettre fin aux achats détaxés va coûter au Trésor des milliards de livres sterling en perte de recettes. En effet, cette mesure risque de provoquer une chute brutale des visiteurs internationaux qui choisiront d’autres destinations pour effectuer leurs achats de produits de luxe.
La lettre précise que la fin des achats hors taxes conférera au Royaume-Uni "le régime de franchise de TVA le moins compétitif d'Europe" et amènera les visiteurs à "choisir de dépenser leur argent ailleurs en Europe".
Selon elles, le système fiscal actuel a contribué à faire de la Grande-Bretagne la première destination mondiale pour le shopping et le tourisme, raison pour laquelle elles y ont largement investi. Les signataires de la lettre exhortent le chancelier à repenser sa décision sous peine de mettre ce statut en danger.
La fin du remboursement de la TVA de 20% pour les touristes hors UE faisant leurs achats au Royaume-Uni sera appliquée à partir de janvier 2021.
Cette lettre n'est que la dernière d'une série d'interventions d'entreprises et d'institutions concernées par la mesure du Trésor. Le mois dernier, 16 grandes marques britanniques, dont Ted Baker et Paul Smith et des détaillants à l’instar de Selfridges ont mis en garde le chancelier contre l’effet boomerang de ce changement de politique fiscale et de ses effets dévastateurs pour le commerce de détail et les grands centres touristiques du pays.
Les chefs d'entreprises écossais et les professionnels des secteurs du tourisme, de l'hôtellerie, des arts et de la culture au Royaume-Uni ont exprimé publiquement leur inquiétude quant aux répercussions de cette mesure sur leurs industries. Ils estiment que la proposition du gouvernement de mettre fin aux achats hors taxes aura un impact négatif sur les emplois, les industries et les moyens de subsistance dans tout le pays.
Selon une étude menée par le Centre for Economic and Business Research (CEBR), 90% des clients étrangers pourraient réduire leurs dépenses lors de leur prochaine visite au Royaume-Uni après le changement de politique fiscale, tandis que 60% pourraient même renoncer à voyager au Royaume-Uni. En cas de baisse de la fréquentation touristique, la Grande-Bretagne pourrait perdre 6 milliards de livres (6,70 milliards d'euros) par an.
Source : Drapers – novembre 2020