Le secteur de l’élevage représente 38% du PIB agricole, 23% des investissements et des milliers d’emplois en Tunisie. C’est aussi une filière de croissance qui, face aux besoins, continue à développer son cheptel bovin qui comptait 416 000 têtes en 2021.
La Tunisie cherche à développer ses productions d’élevage avec notamment des accompagnements de la filière bovine mis en place pour développer les exploitations et importer des animaux de qualité. Un contingent annuel de 9 000 génisses et de 30 000 taurillons destinés à l’engraissement bénéficie ainsi d’une exonération de TVA et de droits de douane à l’importation afin de relancer et d’orienter les investissements dans l’élevage. Ces avantages financiers sont également réalisés pour l’importation de produits fourragers destinés à la fabrication d’aliments composés pour l’élevage.
Bien que les niveaux d’importations de bovins vifs en Tunisie (9 063 têtes en 2021) restent relativement faibles en comparaison avec son voisin algérien (222 114), il s’agit d’un marché d’intérêt pour les professionnels français au regard de la demande constante, des conditions sanitaires et des bonnes relations entre la France et la Tunisie qui est le 1er fournisseur de bovins vivants.
En effet, la Tunisie s’approvisionne uniquement auprès des fournisseurs européens. La France a fourni en 2021 99% des importations de bovins vivants et l’Allemagne les 1% restant. En 2020, l’Espagne s’est exceptionnellement mobilisée et a fourni 23% du cheptel de bovins à la Tunisie. Il est donc nécessaire de maintenir de forts liens avec la Tunisie pour maintenir la place de leader de la France sur ce segment et de développer la coopération entre les instances des 2 pays.
C’est dans cet objectif de développer les relations entre professionnels français et tunisiens que Interbev, l'Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes en France, avec Business France Tunisie, a organisé du 6 au 8 juin à Tunis les 1ères rencontres franco-tunisiennes dans le secteur de l’élevage bovin. Ces rencontres ont permis de renforcer les relations des deux pays et de réfléchir à de nouvelles pistes de collaboration.
Au sein de la délégation d’Interbev, trois entreprises françaises ont participé à l’événement : Coopex Montbéliarde, Deltagro et Eurofeder spécialisées dans la sélection génétique et la production de races adaptées au climat et aux contraintes des marchés à l’international.
Du côté tunisien, ont participé à cette rencontre : l’Office de l’élevage et des pâturages (OEP), la Direction générale de la production agricole (DGPA), le Groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait (GIVLait) et la Banque nationale agricole (BNA).
Un séminaire réunissant les éleveurs, les industriels et l’administration a été organisé afin de présenter l’offre dans le secteur de l’élevage bovin et d’échanger avec les opérateurs sur les visions en matière de pérennisation de l’activité. La sécurité alimentaire durable du pays et les différentes perspectives de collaborations pour l’amélioration génétique du cheptel ont également été abordées.
Des visites de sites sur des installations industrielles laitières, d’alimentation de bétail et d’élevage ont été organisées à Utique et Menzel Temime, afin de confronter les solutions à la réalité du terrain des éleveurs tunisiens, avec de bons échanges entre les acteurs des deux pays.
À l’occasion de ces rencontres, des rendez-vous d’affaires ont été réalisés entre les entreprises françaises et tunisiennes, spécialisées dans l’importation et la commercialisation de génétique et de bovins d’engraissement et laitiers, ainsi que des éleveurs, à la satisfaction des deux parties.
Les prochaines rencontres entre les professionnels des 2 pays se dérouleront lors du Sommet de l’Elevage, le premier salon européen des professionnels de l’élevage, du 4 au 7 octobre à Clermont-Ferrand en Auvergne.