Si les effets de la situation sanitaire liée au Covid-19 ont été subis différemment par les diverses filières de l’agroalimentaire, ils ont été ressentis partout. Il y a d’abord des disparités entre les entreprises selon les circuits de distribution privilégiés : celles orientées vers la RHF rencontrent de grandes difficultés alors que les fournisseurs de la grande distribution ont en général maintenu leur activité et même parfois connu une croissance. Le commerce de détail aura été le principal canal de distribution à tirer son épingle du jeu, grâce notamment au report de consommation de la RHD vers la GMS et à la propension des ménages à stocker massivement des produits de première nécessité (lait, crème, beurre, etc.). Les ventes en e-commerce (drive), les supermarchés et les magasins de proximité sont les grands gagnants contrairement aux hypermarchés qui ont vu leur part de marché diminuer.
Les filières carnées ont été touchées dans leur ensemble par le nouveau contexte sanitaire, avec d’importantes craintes de faillite pour les filières du canard et du pigeon. La volaille, hors poulet et dinde, connaît une chute drastique des activités avec des difficultés de stockage.
La filière bovine, malgré la réorganisation du secteur pour fournir la GMS, subit une dévalorisation des carcasses avec l’augmentation des volumes destinés à la viande hachée. La baisse des abattages enregistrée reste faible, à 7% par rapport à la même période en 2019 (semaines 13 à 20).
A l’exportation, des perspectives positives se profilent avec l’augmentation de la demande asiatique et les atouts de l’offre française (qualité sanitaire, traçabilité). La bonne image dont bénéficient les produits français à l’étranger, notamment en matière de traçabilité et qualité, est un moteur positif pour une relance des exportations, dans un contexte sanitaire où ces garanties prennent de l’importance.