Mercredi 8 avril 2020, la prestigieuse revue scientifique Nature a publié un article qui salue les performances exceptionnelles d’une nouvelle enzyme, capable de dépolymériser par voie biologique tous les déchets plastiques en polyéthylène téréphtalate (PET) et de les recycler en nouvelles bouteilles. Le taux de dégradation de 90 % des déchets PET, effectif en seulement 10 heures. Cette nouvelle technologie présente de plus les avantages de produire un PET recyclé de meilleure qualité et ne nécessite pas le tri des plastiques colorés contrairement aux techniques actuelles.
Cette première mondiale est le fruit d’une collaboration entre la startup auvergnate de chimie biologique Carbios et son partenaire académique, Toulouse Biotechnology Institute (TBI).
Basée sur le Biopôle Clermont-Limagne, à Saint-Beauzire en Auvergne, Carbios travaille depuis 2011 sur le biorecyclage du plastique. Ses 30 salariés et la vingtaine de chercheurs partenaires au TBI espèrent une exploitation industrielle de leur technologie dès 2023-2025. Leur procédé sera testé dans un démonstrateur industriel qui doit voir le jour à Saint-Fons, au Sud de Lyon, d'ici le deuxième trimestre 2021.
Sur les 359 millions de tonnes de plastiques produites chaque année dans le monde, le PET est l’une des résines les plus abondantes, avec près de 70 millions de tonnes : un tiers pour l'emballage et deux tiers pour les textiles en polyesters. Une production qui devrait d'ailleurs encore croître de presque 4 % chaque année jusqu'en 2025.
Véritable avancée vers l’économie circulaire, le procédé développé par Carbios pourrait en outre permettre d'utiliser des déchets de fibres textiles en PET - aujourd'hui très rarement recyclés - pour produire des emballages. Cette pionnière ouvre la voie à une gestion vertueuse des déchets plastiques pour préserver durablement notre environnement.
Cette réussite illustre de nouveau l’immense capacité d’innovation des collaborations entre acteurs privés et recherche publique en France.