Le Brexit
La période de transition s’étant terminée en décembre dernier, l'Union européenne et le Royaume-Uni ont conclu un accord de commerce et de coopération le 24 décembre 2020, entré en vigueur le 1er janvier 2021. Quelles conséquences pour les entreprises françaises exportatrices de fruits et légumes ?
L’accès au marché britannique des fruits et légumes, cinquième client de la France (celui-ci étant par la même occasion son 3ème fournisseur) est plus que déterminant pour la santé économique du secteur français.
L’accord signé le 24 décembre intègre un accord de libre-échange, auquel vient s’ajouter une promesse de la part du gouvernement britannique de créer jusqu’à 10 «freeports » (zones franches qui permettraient aux importateurs/exportateurs de bénéficier de coûts réduits). Enfin, l’adoption d’une politique agricole nationale qui viendrait remplacer celle européenne n’est pas forcément très rassurante pour les agriculteurs britanniques en termes de subventions notamment. Ces observations nous mènent à penser que le secteur français des fruits et légumes a de quoi être rassuré en ce qui concerne l’avenir des exportations françaises vers notre voisin britannique.
Afin de maintenir la place privilégiée qu’est la nôtre en matière de commerce de fruits et légumes à destination du Royaume-Uni, le secteur peut s’appuyer sur plusieurs atouts phares qui pourraient même lui permettre à plus long terme d’acquérir des parts de marché. Tout d’abord, le développement inéluctable du marché des fruits et légumes dû aux tendances vegan et flexitariennes, qui ont particulièrement la cote sur l’île, ouvre de nouvelles opportunités de marché pour les agriculteurs français, qui bénéficient par ailleurs d’un atout majeur : la reconnaissance d’une qualité supérieure des produits agricoles français et d’un réel savoir-faire en termes de gastronomie.
Les accords d’Abraham
Les accords d’Abraham, au-delà de l’aspect géopolitique déterminant pour l’avenir de la région, impliquent de nombreuses mutations au sein du commerce mondial et notamment pour le marché des fruits & légumes, dans la mesure où les Emirats Arabes Unis, clients signifiants de la France dans ce secteur, auront dorénavant la possibilité de s’approvisionner auprès d’Israël.
Les Emirats Arabes Unis important 85% de leurs besoins alimentaires, les opportunités de marché sont donc immenses pour Israël, ce nouvel acteur qui jouit d’une proximité géographique et d’une compétitivité reconnue à l’international dans le domaine des fruits et légumes.
Dès lors, les entreprises françaises exportatrices du secteur doivent faire face à cette nouvelle dynamique dans la région et préciser leurs avantages concurrentiels afin de mettre en avant les opportunités et d’en tirer les meilleurs bénéfices.
Nous avons sélectionné les trois opportunités qui paraissent à nos yeux les plus pertinentes pour conserver une certaine compétitivité et attractivité dans la région pour les entreprises françaises qui y sont implantées : les fruits et légumes bio, insolites et enfin les segments de niche. Ces trois sous-secteurs rendent compte de l’avantage concurrentiel le plus important pour la France : l’aspect premium des produits français exportés.