Ville internationale par excellence – de nombreuses organisations internationales y ont leur siège – Genève est, avec un peu plus de 200 000 habitants, la deuxième ville la plus peuplée de Suisse, après Zurich. L’aire urbaine appelée Grand Genève et qui s’étend du canton de Vaud jusqu’aux départements français de l’Ain et de la Haute-Savoie compte une population de près de 1 million d’habitants. L’important afflux quotidien de travailleurs frontaliers, associé aux spécificités géographiques locales imposent aux autorités de réfléchir à des solutions permettant de fluidifier les déplacements pour que la qualité de vie à Genève continue d’être parmi les meilleures au monde (n°9 au classement Mercer 2019) et pour garantir la compétitivité économique de la région.
Genève, ville intelligente
Si le Leman Express constitue la nouvelle colonne vertébrale du transport de voyageurs dans le bassin genevois, ce n’est pas le seul projet sur lequel mise Genève pour optimiser les déplacements de personnes. D’autres projets en phase de test ou de déploiement visent aussi à améliorer la mobilité à Genève.
C’est le cas du bus TOSA (pour Trolleybus Optimisation Système Alimentation), en service depuis fin 2017 et qui assure la liaison entre l’aéroport de Genève et Carouge. Le TOSA est un bus articulé à alimentation électrique et doté de batteries installées sur le toit. Les batteries se rechargent en quelques secondes aux arrêts et en quelques minutes aux terminus. Elles stockent également l’énergie générée pendant les phases de freinage, de décélération et à la descente, alors qu’avec un trolleybus classique, cette énergie est directement injectée dans les lignes aériennes. Ce projet s’inscrit pleinement dans la stratégie énergétique 2050 de la Confédération, puisque le rendement de la motorisation électrique est environ deux fois supérieur au rendement de la motorisation diesel. De plus, 100% de l’énergie utilisée par les bus TOSA est certifiée d’origine renouvelable (solaire et hydraulique).
Dans le domaine du stationnement aussi, Genève met en œuvre des solutions innovantes. Ainsi, en 2017, 650 capteurs de stationnement ont été installés dans le canton de Genève, permettant d’analyser le taux d’occupation des zones bleues et blanches et le taux de rotation des véhicules. Ces capteurs, baptisés PrestoSense, ont été mis au point par la société genevoise IEM et permettent de récolter des données assurant une meilleure compréhension des comportements des conducteurs. Cette technologie ouvre la voie à des évolutions dans la gestion du stationnement à Genève. Ainsi les usagers peuvent payer leur stationnement depuis une application dédiée, PrestoPark, mise à disposition par IEM. D’autres fonctionnalités pourraient prochainement voir le jour, comme par exemple la visualisation en temps réel des emplacements de parking libres, voire le guidage des automobilistes vers les emplacements libres. Une autre piste rendue possible par ce système serait l’évolution des prix du stationnement en fonction du taux d’occupation des places de parking.
Depuis fin 2017, Genève dispose d’une centrale de régulation du trafic (CRT). La CRT est hébergée dans les locaux de la police routière et pilotée par la direction générale des transports, la police cantonale et les Transports publics genevois. Cette tour de contrôle permet d’optimiser les flux sur les principaux axes routiers du canton. Grâce à des feux de circulation communicants et des capteurs qui comptent les véhicules et calculent les temps de parcours, la CRT est à même de gérer finement les actions à entreprendre en cas d’accidents ou d’événements majeurs à fort impact sur la circulation, comme par exemple mettre en place rapidement une déviation après un accident ou encore réguler la durée des feux en fonction du nombre de véhicules présents sur un carrefour. La CRT a également les moyens d’informer les usagers grâce à des panneaux à message variable installés en bord de route, ou encore par le biais de l’application pour smartphone Infomobilité.
L’application Infomobilité est mise à disposition par le canton de Genève. Elle est destinée aux usagers de la route et leur donne par exemple des indications de temps de parcours en temps réel, des informations sur les perturbations du trafic, le nombre de places de parking disponibles par zone, etc. Grâce à ces informations, les automobilistes peuvent adapter leur parcours et contribuer ainsi à fluidifier la circulation.
Enfin, autre témoignage de l’intérêt porté par Genève aux mobilités intelligentes et à la Smart City en général, le Système d’information du territoire à Genève (SITG), créé en 1991, constitue la colonne vertébrale de la récolte, du stockage et du partage de données géographiques du canton. Les « smart geodata » recueillies sont mises à disposition du plus grand nombre afin de permettre l’émergence de services nouveaux, plus pertinents, correspondants aux évolutions sociétales constatées. Les partenaires du SITG sont issus à la fois des secteurs public et privé (Etat de Genève, CERN, Aéroport de Genève, Fondation des terrains industriels, etc.).
Ces quelques exemples témoignent de l’intérêt porté par Genève aux ITS. Leur bénéfice est bien perçu par les autorités, Genève peut s’appuyer sur des centres de recherche performants et sur un vivier d’entreprises innovantes, ce qui constitue un terreau fertile pour développer et expérimenter de nouvelles solutions.
Rédigé par Arnault PAGNARD, Chargé d’affaires export Industrie & Cleantech, Business France Zurich