1er impacts de la covid-19
Comme la majorité des secteurs agricoles, le marché du porc a été fortement impacté par les effets de la crise de la covid-19. Après avoir connu des évolutions positives sur la production et les prix du porc fin 2019 et début 2020 avec la demande forte des pays asiatiques, c’est la fermeture du réseau de distribution HORECA et la baisse d’activité des abattoirs, notamment en Allemagne, qui ont perturbé le marché européen. La consommation des ménages a augmenté pendant le confinement mais n’a pas pu absorber l’ensemble des volumes qui passaient par la restauration hors domicile. De plus, la présence de cas de covid 19 au sein des salariés des abattoirs agréés pour la Chine implique l’arrêt des exports vers cette destination : 3 abattoirs danois ont été suspendus d’exportation vers la Chine depuis le 16/11/20.
Arrivée de la FPA en septembre en Allemagne
Malgré ces réalités, le marché a pu reprendre le niveau de 2019 dès le 3ème trimestre avec des animaux plus lourds et donc des volumes abattus équivalents. Le marché européen a pourtant subi un nouveau revers en septembre avec l’arrivée de la Fièvre Porcine Africaine en Allemagne, à la frontière avec la Pologne, impliquant pour ce pays, 1er producteur européen, la fermeture de marchés export d’importance : la Chine, le Japon et la Corée du Sud, soit 26% des exports allemands en valeur pour 2019.
Effet boule de neige en Europe
Désormais, les volumes de viande porcine allemands sont réorientés vers le marché européen, entrant ainsi en concurrence avec les productions de viandes porcines locales. Les retards d’enlèvement sur place ne sont pas encore absorbés en raison de la nouvelle vague de covid et des nouveaux cas constatés au sein des salariés des abattoirs. En complément de cet impact sur le produit fini, les filières du porcelet sont également perturbées, avec une baisse des mises en place en Allemagne, 1er client européen pour l’achat de ces animaux fournis par le Danemark et les Pays-Bas (fournisseurs à eux deux, de 90% des porcelets en Europe). L’Espagne va pouvoir reprendre une partie de ces porcelets, bien que les coûts de transports soient plus élevés, mais une baisse de la production de ces animaux est également à prévoir.
Dans ce contexte, les volumes historiquement exportés par l’Allemagne et le Danemark vers l’Asie pourront être compensés en partie par les exports d’autres pays européens tels que l’Espagne – qui structure sa filière autour de l’export-, la France mais aussi les Pays-Bas.
Récapitulatif des évolutions d’export de viande porcine des principaux exportateurs européens vers les Pays-Tiers :
Valeur 2019 (M €) | Evolution 8 mois 2019 / 2020 | Part des exports Pays-Tiers sur exports totaux 8 mois 2020 | |
Allemagne | 1 388,6 | +58% | 41% |
Espagne | 2 076,6 | +74% | 55% |
France | 361,6 | +25% | 37% |
Danemark | 1 316,9 | +44% | 61% |
Pay-Bas | 947,2 | +46% | 47% |