Deuxième marché européen pour les médicaments et les dispositifs médicaux, la France a toujours été à la pointe de l’innovation dans les secteurs de la santé. Ce secteur industriel central de l’économie française compte aujourd’hui plus de 3 000 entreprises réalisant un chiffre d’affaires de près de 90 milliards d’euros.
Plateforme de rendez-vous en ligne, cabine de téléconsultation, traitement contre le cancer… Portait de cinq pépites françaises innovantes.
Diabeloop
Activité : traitement du diabète
Date de création : 2015
Nombre de salariés : 50
Chiffre d’affaires : NC
Siège social : Grenoble
Diabeloop développe des solutions technologiques de rupture dans le traitement du diabète. DBLG1 System, son produit phare, est issu d’un projet de recherche français sur le pancréas artificiel.
Ce dispositif médical est composé de trois appareils : un capteur de glucose en continu, une pompe à insuline patch et un terminal dédié qui héberge l’algorithme développé par Diabeloop et sert d’interface utilisateur avec le système. Comment ça marche ? Toutes les cinq minutes, un résultat de glycémie est envoyé au terminal via Bluetooth. L’intelligence artificielle DBLG1 analyse les données en temps réel et calcule la juste dose d’insuline à administrer, en prenant en compte les paramètres personnalisés du patient ainsi que les informations qu’il aura entrées (repas ou activité physique).
Fin 2018, l’entreprise grenobloise a obtenu le marquage CE, une étape réglementaire majeure vers la commercialisation en Europe. « Nous sommes fiers d’avoir franchi l’étape réglementaire du marquage CE. Notre déploiement commercial se veut progressif afin d’assurer fiabilité et qualité de service aux patients », déclare Erik Huneker, fondateur et co-CEO de Diabeloop.
L’entreprise, qui a levé 13,5 millions d’euros à l’été 2017, prépare un nouveau tour de table, pour soutenir son déploiement international et poursuivre ses activités de R&D.
H4D
Activité : service de téléconsultation médicale
Date de création : 2008
Nombre de salariés : 48
Chiffre d’affaires : NC
Siège social : Paris
H4D commercialise depuis 2017 des cabines de téléconsultation capables de réaliser de véritables visites médicales à distance.
Il aura fallu une dizaine d’années au docteur Franck Baudino pour mettre au point la Consult Station et son logiciel associé, Consult Access. Une fois le patient installé à l’intérieur de la cabine, le médecin le guide en visioconférence pour effectuer les mesures médicales et examens médicaux qu’il juge nécessaires. En effet, le patient a à disposition de nombreux outils de mesures médicales (stéthoscope, dermatoscope, prise de la tension, etc.). Grâce à cette cabine, le patient peut réaliser 92 % des actes réalisés lors d’une consultation en présence du médecin.
« Notre service - qui inclut la cabine, la formation des médecins et la coordination des équipes médicales - répond à la problématique de l’accès aux soins sans ce qu’on appelle les déserts médicaux », explique Mathilde Dehestru, chargée de communication.
L’entreprise, présente en France, en Espagne, en Italie, au Portugal et aux Émirats arabes unis, a déployé une cinquantaine de cabines. Grande nouveauté : depuis septembre 2018, les téléconsultations sont remboursées comme n'importe quelle consultation classique. « Au départ nous avons surtout travaillé avec des grandes entreprises, désormais nous proposons nos services aux mairies et aux collectivités », ajoute Mathilde Dehestru. La cabine de téléconsultation sera ainsi installée en juillet dans la mairie du Favril (commune située dans le département d'Eure-et-Loir) qui souffre d’un manque de médecins.
Nanobiotix
Activité : traitement contre le cancer
Date de création : 2003
Nombre de salariés : 100
Siège social : Paris
La société n’enregistre pas encore de chiffre d’affaires
La biotech parisienne Nanobiotix, cotée sur Euronext Paris depuis 2012, travaille à l’amélioration du traitement des cancers par radiothérapie grâce à des nanoparticules démultipliant son effet localement.
« L’ambition de Nanobiotix est d’apporter un bénéfice à des millions de patients qui reçoivent une radiothérapie, en améliorant l’efficacité des rayonnements dans les cellules tumorales, sans augmenter la dose reçue par les tissus sains environnants les tumeurs », précise Laurent Levy, co-fondateur et président du directoire.
La société - qui a levé plus de 200 millions d’euros depuis sa création - a reçu début avril l'autorisation européenne de mise sur le marché de son produit phare Hensify en tant qu’amplificateur de radiothérapie dans le traitement des sarcomes des tissus mous (une certaine forme de cancer). « L’objectif est ainsi de faire de la radiothérapie associée à Hensify, un nouveau standard de soin dans le traitement du cancer. »
La biotech, qui prépare son introduction sur le marché américain du Nasdaq, a lancé en mai une nouvelle plateforme technologique, Curadigm, qui développe des objets nanométriques permettant de préparer l’organisme à recevoir les agents thérapeutiques. Ces nanoparticules occupent temporairement les cellules du foie responsables de l’élimination des agents thérapeutiques. Injecté préalablement, elles augmentent la biodisponibilité systémique du traitement, son accumulation dans le tissu cible et donc son action thérapeutique
Doctolib
Activité : plateforme de prise de rendez-vous médicaux en ligne
Date de création : 2013
Nombre de salariés : 750
Siège social : Paris
Chiffre d’affaires : non communiqué
En cinq ans, Doctolib s’est imposé comme le leader européen de la prise de rendez-vous médicaux en ligne. Le professionnel de santé paye un abonnement de 109 euros par mois, tandis que le service est gratuit pour le patient.
Selon Doctolib, en automatisant la prise de rendez-vous, les médecins réalisent un gain de temps de secrétariat de 30 % et réduisent le nombre de rendez-vous annulés à la dernière minute. Un système qui a déjà séduit 80 000 praticiens et 1 700 établissements de santé (hôpitaux, cliniques, centres de santé).
L’entreprise, présente en Allemagne depuis 2016, a annoncé le 20 mars une nouvelle levée de 150 millions d’euros, auprès du fonds d’investissement General Atlantic, des investisseurs historiques de Doctolib (dont Bpifrance, Eurazeo, Kernel et Accel) et de médecins et entrepreneurs allemands. Des fonds qui permettront à l’entreprise de répliquer les succès français et allemands dans d’autres pays au cours des prochaines années.
« Nous investissons en priorité dans l’équipe. Nous allons doubler de taille dans les trois prochaines années et allons continuer à investir pour garantir le développement personnel de nos salariés », souligne Stanislas Niox-Chateau, co-fondateur et président de l’entreprise. Doctolib a rejoint en mars le club très fermé des licornes françaises, ces startups non cotées en Bourse qui affichent une valorisation supérieure à un milliard de dollars.
SuperSonic Imagine
Activité : imagerie médicale par ultrasons
Date de création : 2005
Nombre de salariés : 179
Chiffre d’affaires 2018 : 24,6 millions d’euros
Siège social : Aix-en-Provence
La société conçoit, développe et commercialise Aixplorer, une plateforme échographique à ultrasons, qui exploite une technologie UltraFast à une cadence d’acquisition environ 200 fois plus rapide que les échographes conventionnels.
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Lors du Congrès Euroson qui s’est tenu à Grenade en Espagne du 30 mai au 1er juin, la medtech a présenté le dernier de sa gamme, Aixplorer MACH 30. « La puissance de calcul a été augmentée par rapport à la précédente version (multipliée par 5), comme l’architecture est logicielle, cela se traduit par une amélioration significative dans tous les modes utilisés », explique Yves Tenaglia, directeur et vice-président Europe, Moyen Orient et Afrique.
Avec plus de 2 300 échographes installés dans le monde, SuperSonic Imagine est présente dans plus de 80 pays et ses principaux marchés sont la Chine, les États-Unis et la France. Cotée sur Euronext Paris depuis 2014, l’entreprise a levé un total de 152 millions d’euros depuis sa création.