Le secteur du numérique et des nouvelles technologies en Côte d’Ivoire est en forte croissance (7 à 9% en moyenne par an) avec un niveau d’investissement soutenu, estimé à environ 115 Mds EUR sur les dix dernières années.
L’essentiel de l’activité se concentre dans le domaine de la téléphonie mobile (75% du chiffre d’affaires du secteur). L’introduction et le développement des smartphones et tablettes en Côte d’Ivoire sont assez récents, à la faveur de l’implémentation de la 3G (suivie par la 4G).
La téléphonie mobile reste le principal mode d’accès à l’Internet pour environ 35 % de la population. Les terminaux sous Android représentent 75 % des ventes locales.
En Côte d’Ivoire, le e-commerce passe par Facebook
S’il est indéniable qu’avec l’avènement des réseaux sociaux, notamment Facebook, les internautes ivoiriens sont quasiment tous devenus des « e-journalistes », force est de reconnaître qu’une majorité de ces derniers sont aujourd’hui des « e-commerçants ». Outre les acteurs traditionnels de ce secteur, que sont le géant Jumia (Africa Internet Group) ou encore les grands groupes (AfricaShop, Yaatoo etc.), et bien entendu la vingtaine de sites d’e-commerce qui opèrent actuellement en Côte d’Ivoire sur des niches (électronique, mode, téléphonie, produits informatiques, électroménagers), un nouveau type d’acteurs a émergé : les groupes sur les réseaux sociaux qui développent la vente en ligne dans une approche plus directe.
Il s’agit de Zoom Market, qui rassemble plus de 640 000 membres, les Reines du Shopping avec 420 000 membres ou encore le Djassa Virtuel qui revendique environ 150 000 membres, et bien d’autres encore. Vous y trouverez de tout, de la paire de basket, au dernier iPhone, en surfant sur des offres de micro-onde ou encore de téléviseurs.
La sécurisation, un enjeu majeur pour le e-commerce
Dans un pays où le taux de bancarisation reste encore faible (moins de 20 %) et où très peu de personnes utilisent les cartes bancaires, plusieurs solutions de paiement sont proposées aux e-acheteurs. Pendant que les plus réticents continuent à payer cash à la livraison après avoir vu (et touché) leur commande, d’autres usagers paient eux, par mobile money (Orange Money, MTN Mobile Money, Flooz, Celpaid etc.) ou par carte bancaire.
Alors face aux spécificités locales, le e-commerce en Côte d’Ivoire, un secteur impénétrable pour les entreprises étrangères ? Bien sûr que non. Des besoins en termes de solutions de logistiques et d’adressages (quasi inexistantes) restent encore à pourvoir.
Vous êtes une entreprise qui développe des solutions de sécurisation des terminaux mobiles et de paiement ? Des opportunités pourraient également se présenter à vous. Selon les spécialistes des questions de réputation Iovation, en Afrique, la Côte d’Ivoire est le troisième pays d’où provient le plus de cyber-arnaques, après le Nigeria et le Ghana.
Une classe moyenne en forte croissance
Par ailleurs, le marché n’est plus très loin d’être assez mature pour accueillir des mastodontes comme eBay ou encore Amazon, à condition que ceux-ci s’adaptent aux réalités locales (logisitique, solution de paiement). L’une des clés pour les nouveaux entrants sera de savoir quand et comment modifier et adapter son business model au plus vite.
Sous l’impulsion d’une croissance économique dynamique (entre 7 et 9 % par an depuis 7 ans), nous assistons à l’émergence d’une classe moyenne jeune, qui représente environ 30 % de la population à Abidjan, et demeure source de nombreuses opportunités d'affaires dans divers secteurs d’activités (télécommunications, industrie automobile, distribution ou encore secteur bancaire). Autant d’éléments pour renforcer une présence française sur l’un des marchés les plus convoités en Afrique.
Billet d’expert rédigé par Innocent N’DRY
Conseiller Export Tech & Services
Business France Abidjan (Côte d’Ivoire)