Ce 21 janvier 2020, le président Macron a officialisé la stratégie française sur les technologies quantiques en présentant un plan d’investissement de 1,8 milliard d’euros sur cinq ans.
Les dépenses annuelles en faveur de cette filière passeront ainsi de 60 M€ actuellement à 200 M€, plaçant ainsi la France au troisième rang derrière les États-Unis et la Chine.
En déplacement à l’université de Paris Saclay, le chef de l’État a déclaré compter sur les atouts des forces de recherche et industrielles françaises dans ce domaine (physiciens de renom, industriels et startups) pour constituer un écosystème quantique de classe mondiale.
Selon l'Elysée, les crédits publics annoncés viendront pour moitié du Programme d'investissement d'avenir, et pour moitié des différents établissements de recherche impliqués dans le quantique (Inria, CNRS, CEA...). Les 800 autres M€ proviendront des industriels du secteur, pour la plus grande partie, tandis que l'exécutif anticipe 200 M€ provenant de subventions européennes.
Dans le détail, le plan français prévoit de consacrer une enveloppe de près de 800 millions d'euros aux seuls ordinateurs, qu'il s'agisse des premières machines devant voir le jour (simulateurs et machines partiellement quantiques, 350 M€), ou bien de celles qui apparaitront à plus long terme (ordinateurs quantiques à part entière, 430 M€). Les autres enveloppes seront consacrées aux capteurs (250 M€), à la cryptographie post-quantique (150 M€), aux communications quantiques (320 M€) et aux technologies annexes qui permettent de construire les équipements quantiques (cryogénie par exemple, 300 M€).
L'essentiel des sommes de ce plan quantique sera dirigé vers des travaux de recherche. Le gouvernement s'inspire des dispositifs mis en œuvre depuis deux ans par le plan Intelligence artificielle. Dans le détail, la formation de plus de 150 jeunes chercheurs sera financée chaque année.
Parmi les physiciens de renom, citons les prix Nobel de physique Albert Fert et Serge Haroche qui développèrent la spintronique et l’électrodynamique quantique en cavité, le lauréat de la médaille d’or du CNRS Alain Aspect et ses travaux pionniers sur l’intrication quantique, les simulateurs quantiques d’Atos. La France possède des compétences reconnues dans le domaine des technologies quantiques et entend bien conserver un rôle majeur dans la compétition internationale.