Chaque jour dans le grand Séoul, 10,6 M de véhicules en circulation sont recensés, ainsi que 7,3 M de passagers dans les transports en commun. Alors que les pouvoirs publics cherchent à améliorer le quotidien de la population via des infrastructures de transport plus intelligentes et efficaces, les constructeurs automobiles et les acteurs locaux du numérique investissent lourdement dans les ITS et la mobilité autonome.
Géographie, Infrastructures et Mobilité en Corée du Sud
Pays de 51,6 M d’habitants, la Corée du Sud est un territoire étroit (1/5ème de la France) et très montagneux, dont les plaines sont majoritairement urbanisées. La population du pays est urbaine à 82,5%, et on dénombre 9 villes de plus d’1 M d’habitants, 50% de la population étant par ailleurs concentrée à Séoul et sa périphérie. Aujourd’hui, le pays, et notamment sa capitale, souffrent de ce taux d’urbanisation élevé et de la congestion du trafic qu’il engendre dans les zones les plus habitées.
En matière d’infrastructures, le pays dispose d’un réseau routier constitué de 110 000 km de routes, et de près de 4 800 km d’autoroutes. La construction de voies express a été la priorité de ces dernières années dans le but de réduire de moitié les embouteillages quotidiens, notamment aux alentours de la capitale. Le réseau ferroviaire coréen se compose quant à lui de 4 100 km de rails reliant Séoul aux grandes villes du pays, le réseau ferroviaire urbain s’étalant sur 500 km, dont plus de 300 km à Séoul. Depuis 2014, une carte universelle pour les transports urbains (métro, bus, taxi) est utilisable dans toutes les villes du pays ; en 2019, ce sont ainsi 6,7 Mds de trajets dans la capitale et sa périphérie qui ont été réalisés via ce système.
Le pays compte par ailleurs une vingtaine d’aéroports, dont l’aéroport d’Incheon qui accueille, hors pandémie, plus de 35 M de passagers par an, ainsi qu’une vingtaine de ports dont le trafic de conteneurs était de 29,08 M EVP (Equivalent Vingt Pieds) en 2020.
ITS : des efforts d’aménagement constants des pouvoirs publics
En Corée du Sud, les ITS sont définis comme un système de transport intelligent durable dont la finalité est l’amélioration du trafic et de la sécurité des utilisateurs, ainsi que la réduction de l’empreinte environnementale des transports. Les ITS permettent de maximiser l’efficacité des infrastructures et participent à la bonne information des utilisateurs via le recueil, l’analyse et le partage des informations de trafic.
Thématique placée sous l’égide du MOLIT (Ministry of Land, Infrastructure and Transports), les ITS bénéficiaient en 2020 d’un budget de développement de 563 M EUR, en augmentation de 26% comparé à l’année précédente. Les structures routières restent largement privilégiées (91% du budget), suivies par les structures ferroviaires (4,5%), portuaires (2,6%) et aéroportuaires (1,7%).
Aujourd’hui, le système coréen des ITS est en cours de transition vers les C-ITS (Cooperative-Intelligent Transport Systems), qui reposent sur des technologies de communication avancées. Le réseau 5G en constitue un élément central du fait de la latence réduite et la volumétrie permises pour le transfert des données. Il bénéficie d’un déploiement rapide en Corée, (premier pays à l’avoir lancé en 2019), avec plus de 100 000 stations de base dans le pays, et des investissements massifs en infrastructures réseau (20 Mds EUR d’ici 2022). La Corée accuse cependant un retard par rapport à l’Europe et aux Etats-Unis, les C-ITS étant encore en phase d’essai, avec un déploiement prévu courant 2021. Un projet d’expérimentation de 15 services[1] C-ITS a été réalisé entre 2014 et 2020, déployé sur une distance de 91 km entre les villes de Daejeon et Sejong. Les infrastructures et systèmes mis en place ont permis de réduire de 19% les accidents de la route sur cinq ans. A l’horizon 2030, les objectifs de couverture des C-ITS sont de 100% pour les autoroutes, 67% sur les routes nationales et 17% en zone urbaine.
En matière de réduction de l’empreinte environnementale des transports, le gouvernement encourage le déploiement de la mobilité verte dans le pays. Ainsi d’ici 2025, 1 M de véhicules électriques devraient être en circulation grâce à des systèmes de subvention pour entreprises et particuliers. Les gouvernements locaux cherchent aussi à diversifier les moyens de transports à la disposition de la population. Afin de relier plus efficacement la capitale à sa périphérie, un projet ferroviaire de grande envergure, le GTX (Great Train Express) est en cours. Il devrait être constituer de 3 lignes express souterraines reliant les villes principales de la banlieue de Séoul en moins de 30 minutes. Séoul souhaite aussi améliorer l’accès à la mobilité douce, et développe pour cela depuis plusieurs années un réseau de pistes cyclables, qui a atteint 1 300 km en 2020 (+41% / 2019).
Outre ces objectifs, les ITS doivent également adopter les caractères intelligents et connectés contemporains. En 2021, le gouvernement a annoncé un investissement de 1 Mds USD d’ici 2027 dans les projets de conduite autonome menés par les acteurs privés. 6 zones de dérégulation pour des essais grandeur nature ont été dévoilées fin 2020 dans plusieurs régions du pays : bus, navettes et taxis autonomes, véhicules de nettoyage des voies ou de collecte intelligente des ordures ou encore robots de livraison sont actuellement testés.
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Rédacteurs : Carole QUEURY, Jikyung KIM, Sylvain DEGUEURCE
[1] Collecte des données de localisation, Informations trafic en temps réel, Système de péage automatique, Informations en temps réel sur les obstacles sur la route, sur l’état de la voie routière, sur les travaux en cours, sur les violations de feu, Prévision de priorité à droite, Gestion des lignes de bus, Informations sur les trajets de bus jaunes, Contrôle de la vitesse en zone scolaire, Système de prévention de collision avec piéton, avec véhicules, Information sur la proximité d’une ambulance, Information sur les véhicules accidentés