Selon les dernières informations du Cniel, « la tendance à la hausse sur le marché des poudres de lait s’est interrompue à la suite de la crise sanitaire du coronavirus qui perturbe les flux logistiques à destination de la Chine » et « affecte déjà les cotations mondiales ». 

La Chine est en effet un acteur déterminant pour le marché du lait, puisqu’elle est le premier importateur de poudre maigre mondiale et le troisième pour le beurre selon un article de la France Agricole. En 2019 le total de ses importations de produits laitiers a représenté 660 millions d’euros dont 40 millions vers Hong Kong.

Mais depuis le début du mois de février le covid-19 a affaibli le marché du lait, en générant de l’incertitude sur la sécurité du fret des produits laitiers vers la Chine : l’utilisation actuelle des ports chinois est de 20 à 50% inférieure à la moyenne, de nombreux conteneurs sont bloqués dans les ports et les espaces de stockages de ces derniers sont pleins à 90%. En parallèle, Rotterdam a annoncé l’annulation de 20% des départs maritimes prévus de l’Europe vers la Chine.

Ces perturbations ont eu un impact non négligeable sur les prix mondiaux des produits laitiers, comme l’atteste le GDT (Global Dairy Trade) enregistrant une baisse de 2,9% du prix du lait sur le mois de février. Les prix du beurre (-0,8% du 5 au 19/02), du lait écrémé en poudre (-1,1% du 5 au 19/02) et du lactosérum « ont également tous reculé sur les principaux marchés d'Europe occidentale au cours des dernières semaines » (IEG Vu), par anticipation à la baisse de la demande chinoise.

Le fromage reste quant à lui relativement stable au niveau mondial comme le montre l’indice fourni par le GDT avec une augmentation de 1,3% sur la période du 5 au 19 février (Source Barry Wilson’s Dairy Industry Newsletter).

Mais l’Europe n’est bien sûr pas la seule impactée par la crise du coronavirus et ses conséquences en Chine, la Nouvelle-Zélande en tant que premier fournisseur de la Chine connaît des récentes chutes de prix, notamment au sein de l’une de ses coopératives majeures appelée Fonterra. Cette dernière enregistre une baisse de 2,9% sur son indice de prix global durant la semaine du 17 au 22 février (GDT).

Aujourd’hui, même si le nombre de cas infectés par le virus semble progressivement baisser en Chine (foyer principal mondial du covid-19), les échanges sur le marché du lait risquent de continuer à être impactés par la crise du coronavirus qui s’est propagée à grande échelle en Europe.

 

(Sources : Barry Wilson’s Dairy Industry Newsletter, IEGvu, Idele, Cniel, France Agricole)