La 22e édition du Baromètre AmCham-Bain témoigne d’une hausse sans précédent du moral des investisseurs américains vis-à-vis de la France. 74 % d’entre eux anticipent une évolution positive du contexte économique de l’Hexagone dans les 2-3 années à venir. Cela représente une augmentation de 35 points par rapport à 2020.
Ce regain d’optimisme s’explique par la résilience du modèle économique français et la relance de l’économie, elle-même soutenue par le plan « France Relance » mis en place par le gouvernement et plébiscité par 53 % des investisseurs. Alors que 59 % des entreprises américaines estiment avoir déjà retrouvé leur niveau d’activité de 2019, la crise de la Covid ne semble pas avoir eu d’impact majeur sur les plans d’investissements. En effet, 54 % des investisseurs pensent que la crise n’aura pas de conséquence sur leurs investissements en France à moyen terme et près d’un quart envisagent même un effet positif ou très positif.
Cet enthousiasme s’observe également dans les perspectives de créations d’emplois : plus d’un investisseur sur deux anticipe une augmentation de ses effectifs (soit 24 points de mieux qu’en 2020). Quant au NPS (calculé comme la différence entre la part de répondants recommandant la France et la part ne la recommandant pas) de la France comme destination d’investissement, en gagnant 19 points par rapport à l’an dernier, il atteint son niveau le plus élevé depuis 14 ans et prouve l’attractivité de l’Hexagone auprès des talents américains.
Ainsi, dopée par le Brexit, la France prédomine en tant que destination européenne privilégiée pour les maisons-mères nord-américaines, qui perçoivent le pays de manière favorable, voire très favorable, pour 64 % des répondants. 57 % perçoivent les mesures de soutien aux entreprises mises en place par l’État français comme plus, voire beaucoup plus, compétitives que celles des autres pays européens. 71 % considèrent par ailleurs que le passe sanitaire a permis une reprise plus rapide de l’activité comparée à celle des autres pays voisins.
La résilience du modèle français s’explique également par une faculté à innover et à entreprendre, déjà plébiscitée par les investisseurs à travers les précédentes éditions du Baromètre AmCham-Bain. Ainsi, 81 % des répondants ont une perception positive ou très positive de l’écosystème d’innovation dans l’Hexagone, et plus de la moitié annoncent collaborer avec les startups françaises qui constituent le tissu entrepreneurial du pays. Le niveau élevé de la formation et de la recherche en France contribue également à attirer les entreprises américaines qui reconnaissent et apprécient la qualité de la main-d’œuvre française.
Aux yeux des investisseurs américains, les atouts majeurs de la France connus depuis de nombreuses années ne se démentent pas : l’environnement culturel (80 % des répondants considèrent qu’il s’agit un point fort de la France par rapport aux autres pays européens), la situation géographique (79 %), la qualité de vie (75 %), la qualité des infrastructures (58 %), la qualification de la main d’œuvre (58 %) et la capacité d’innovation et de recherche (51 %).
La transition écologique émerge comme un autre facteur de la reprise économique. À l’heure où l’État français vote la Loi « Climat et Résilience » et où l’Europe déroule les différentes initiatives de son « Green Deal », les répondants estiment en majorité que ces mesures auront un impact positif sur l’investissement en France.
En revanche, le « quoi qu’il en coûte » pèse aujourd’hui lourdement sur la dette publique, ce qui inquiète une majorité des investisseurs (62 %), même si ce chiffre est en baisse par rapport à l’an dernier.
À l’image des Baromètres des années précédentes, le coût et la complexité des licenciements, le coût global de la main-d’œuvre, les procédures administratives ainsi que la fiscalité sont encore pointés du doigt comme étant des freins chroniques à l’investissement. L’AmCham préconise d’accélérer la digitalisation comme levier pertinent pour pallier ces défauts structurels.